- Les 8 statuts juridiques suivants sont acceptés en France (*) :
- 1) Entreprise individuelle (EI) : une forme souple sans apport minimal
- 2) Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : un statut pour associé unique
- 3) Société à responsabilité limitée (SARL) : créer une société avec un apport minimum flexible
- 4) Société anonyme (SA) : pour des projets d'envergure avec une responsabilité limitée
- 5) Société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) Un statut souple et une responsabilité limitée aux apports
- 6) Société en nom collectif (SNC) : pour une responsabilité solidaire et indéfinie des associés
- 7) Société coopérative de production (SCOP) : une société dont les salariés sont associés
- 8) Société en commandite par actions (SCA) et société en commandite simple (SCS) : un statut hybride avec deux types d'associés
- Résumons et simplifions !
On n’y pense pas toujours suffisamment au moment de la création, mais les statuts et la forme juridique de l’entreprise revêtent un caractère très important pour votre propre statut, vos revenus, la fiscalité, la protection de vos biens personnels, le montage financier de votre structure… Etudions les différentes formes et modèles proposés par le droit Français, leurs avantages, leurs inconvénients, vos droits et devoirs. Ne pas le faire reviendrait à se poser la question lorsqu’il sera trop tard !
Les 8 statuts juridiques suivants sont acceptés en France (*) :
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Entreprise individuelle (EI)
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Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
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Société à responsabilité limitée (SARL)
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Société anonyme (SA)
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Société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
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Société en nom collectif (SNC)
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Société coopérative de production (Scop)
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Société en commandite par actions (SCA) et société en commandite simple (SCS)
(*) Mis à jour par le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique (Bercy, quoi…) via Bercy Infos, le 28/06/2022.
1) Entreprise individuelle (EI) : une forme souple sans apport minimal
L'entreprise individuelle est la forme choisie en grande majorité par les créateurs d’entreprise. Elle a une forme juridique souple ; le régime de la micro-entreprise appartient à cette catégorie. Associé(s) : L’entrepreneur individuel uniquement (personne physique) Responsabilité de l’associé ou des associés : Attention ! Les entreprises individuelles créées depuis le 15 mai 2022 bénéficient d'une responsabilité limitée aux biens utiles à leur activité professionnelle. Les entreprises individuelles créées avant le 15 mai 2022 bénéficient aussi de cette responsabilité limitée pour toutes les créances engagées à compter du 15 mai 2022.
Dirigeant(s) : L’entrepreneur individuel, qui dispose des pleins pouvoirs Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : Aucun Régime social : Régime des travailleurs non-salariés Imposition des bénéfices : Impôt sur le revenu (bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices non commerciaux ou bénéfices agricoles).
2) Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : un statut pour associé unique
Il s’agit d’une société à responsabilité limitée (SARL) qui ne comporte qu’un associé. Ces deux formes juridiques partagent donc de nombreuses caractéristiques.
Associé(s) : Un seul (personne physique ou morale) Responsabilité de l’associé ou des associés : limitée à ses apports, sauf fautes de gestion si l'associé est aussi gérant de l'entreprise.
Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), dont l’associé peut (ou non) faire partie Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de l'entreprise Régime social : Si le gérant est aussi l’associé unique, il est considéré comme travailleur non salarié (TNS). Sinon, le gérant est assimilé-salarié Imposition des bénéfices : Impôt sur le revenu de l’associé unique s’il s’agit d’une personne physique (avec possibilité de choisir l’impôt sur les sociétés). Si l’associé est une personne morale, impôt sur les sociétés.
3) Société à responsabilité limitée (SARL) : créer une société avec un apport minimum flexible
La société à responsabilité limitée (SARL) comprend au minimum deux associés. Cette forme juridique est la plus répandue pour les sociétés. En revanche, elle ne peut être choisie pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé (hors pharmaciens).
Associé(s) : De deux à 100 (personnes physiques ou morales) Responsabilité de l’associé ou des associés : limitée à leur apport, sauf fautes de gestion si les associés sont aussi gérants de la société
Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), qui peuvent être (ou non) les associés Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société Régime social : Un gérant majoritaire est considéré comme travailleur non salarié, un gérant égalitaire ou minoritaire est assimilé-salarié Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, avec possibilité d’opter pour l'impôt sur le revenu dans certains cas (SARL « de famille » ou certaines SARL de moins de cinq ans).
4) Société anonyme (SA) : pour des projets d'envergure avec une responsabilité limitée
Ce type de société permet de réunir beaucoup d’associés (ou « actionnaires ») et beaucoup de capitaux. Associé(s) : Au minimum deux (personnes physiques ou morales). Au minimum sept pour les sociétés dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé (marché boursier) ou sur un système multilatéral de négociation.
Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à leur apport Dirigeant(s) : Un conseil d’administration (de trois à 18 membres), obligatoirement actionnaires, avec un président désigné parmi eux (et un éventuel directeur général)
Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale Capital social : Au minimum 37 000 € Régime social : Le président du conseil d’administration est assimilé-salarié, les autres membres ne sont pas rémunérés et ne relèvent d’aucun régime social. Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, avec possibilité de choisir l’impôt sur le revenu dans certains cas (pour certaines SA de moins de cinq ans).
5) Société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) Un statut souple et une responsabilité limitée aux apports
Ce type de société permet une large souplesse au niveau du capital et de la transmission des actions. En revanche, SAS ou SASU ne peuvent être choisies pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé.
Associé(s) : Au minimum un associé (personne physique ou morale). Quand elle ne comporte qu’un associé, il s’agit d’une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à leur apport
Dirigeant(s) : Un président (personne physique ou morale), mais avec obligation d’un représentant légal (qui peut être le président). Les règles d’organisation de la société sont fixées librement dans les statuts. Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société Régime social : Le président d’une SAS est assimilé-salarié Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, possibilité de choisir l’impôt sur le revenu dans certains cas.
6) Société en nom collectif (SNC) : pour une responsabilité solidaire et indéfinie des associés
Moins répandue qu'une SA ou une SARL, la société en nom collectif (SNC) est une société dans laquelle les associés, qui sont au minimum deux, ont la qualité de commerçants. ATTENTION ! Vous êtes responsables de manière solidaire et indéfinie des dettes de la société. Cette forme ne peut être choisie pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé (hors pharmaciens).
Associé(s) : Au minimum deux (personnes physiques ou morales) Responsabilité de l’associé ou des associés : Les associés sont responsables solidairement, sur l’ensemble de leurs biens personnels !
Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques ou morales), dont les associés peuvent (ou non) faire partie Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société Régime social : Les associés et le(s) gérant(s) sont considérés comme travailleurs non-salariés Imposition des bénéfices : Les associés sont imposés sur leur part des bénéfices (impôt sur le revenu). La société peut opter pour l’impôt sur les sociétés.
7) Société coopérative de production (SCOP) : une société dont les salariés sont associés
La société coopérative de production (SCOP) est une société dans laquelle les salariés sont les associés majoritaires de l'entreprise. Elle peut avoir un statut juridique de société anonyme (SA), société par actions simplifiée (SAS) ou société à responsabilité limitée (SARL).
Associé(s) : Au minimum deux en SAS/SARL et sept en SA Responsabilité de l’associé ou des associés : Limité à leur apport en SAS et SA, responsabilité civile et pénale en SARL
Dirigeant(s) : Un gérant élu par les associés. Le dirigeant ou gérant est assimilé à un salarié s'il est rémunéré. Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
Capital social : 30 € minimum en SCOP SARL ou SAS et 18 500 € pour la SCOP SA Régime social : Les associés et le(s) gérant(s) sont assimilés à des salariés s'ils sont rémunérés Imposition des bénéfices : La SCOP est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS), assujettie au taux normal. Le résultat peut être exonéré d'impôt sur les sociétés, s'il est affecté pour une moitié aux salariés et pour l'autre moitié doté en réserve, suite à un accord de participation.
8) Société en commandite par actions (SCA) et société en commandite simple (SCS) : un statut hybride avec deux types d'associés
La société en commandite par actions (SCA) et la société en commandite simple (SCS) sont des formes de sociétés rarement utilisées. Elles réunissent deux types d’associés, un commandité et un commanditaire, et permettent la création d’une entreprise au statut juridique hybride où le commandité dirige et le commanditaire investit.
Associé(s) : Au minimum deux en SCS (un commandité et un commanditaire) et quatre en SCA (un commandité et trois commanditaires) Responsabilité de l’associé ou des associés : Les commandités sont responsables solidairement sur l’ensemble de leurs biens personnels quand la responsabilité des commanditaires se limite à leur apport.
Dirigeant(s) : Un gérant ou plusieurs gérants nommé(s) par le(s) commandité(s) Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale.
Capital social : 37 000 € minimum en SCA et sans minimum en SCS Régime social : Le gérant est assimilé à un travailleur non-salarié Imposition des bénéfices : SCA comme SCS sont soumises à l'impôt sur les sociétés (IS).
Résumons et simplifions !
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Entreprise individuelle (EI)
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Cas le plus fréquent. la responsabilité financière est limitée, vos biens personnels sont protégés. Sauf si vous êtes inattentifs au moment de signer un emprunt... voir article précédent.
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Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) :
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Il y en a pas mal aussi, la responsabilité est également limitée à vos apports. Attention si vous êtes gérant, les fautes de gestion peuvent avoir de graves conséquences pour vous personnellement. Un cabinet comptable ou un comptable indépendant est utile !
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Société à responsabilité limitée (SARL)
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Le plus souvent lorsqu’il y a des salariés, et il faut au moins deux associés. Même remarque : attention aux fautes de gestion ! Un cabinet comptable ou un comptable indépendant est utile !
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Société anonyme (SA)
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Pas pour vous… en tout cas pas maintenant.
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Société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
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Cas assez fréquent lorsque vous démarrez une activité et que vous prévoyez plusieurs actionnaires investisseurs ou autres ensuite. Vous pouvez mettre nombre d’articles dans les statuts que vous définissez vous-mêmes.Je conseille tout de même un Avocat pour les statuts.
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La responsabilité est aussi limitée à vos apports.
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Fonctionne plutôt bien si votre gestion est rigoureuse. N’oubliez pas que vous aurez à faire à un Commissaire aux Comptes qui certifiera ces derniers.
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Société en nom collectif (SNC)
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Oubliez.
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Société coopérative de production (Scop)
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Pas pour les débutants non plus…
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Mais si vous avez les moyens et que vous excellez dans le Management et le « Business Development » … c’est plutôt pour la reprise d’une entreprise qui fonctionne (ou pas, ou pas bien, ou plus du tout…). Si tout le monde est d’accord et que les créanciers vous suivent uniquement. Attention à ce que vous achetez ou reprenez !!
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Société en commandite par actions (SCA) et société en commandite simple (SCS)
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Oubliez aussi. Compliqué et pas pour les débutants du tout.
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Il vous reste donc, en qualité de jeunes entrepreneuses, le choix entre une EI (cas de la micro-entreprise), une EURL, une SARL ou une SASU (SAS si plusieurs actionnaires).