“Le rassemblement des citoyens dans des organisations, mouvements, associations,
syndicats est une condition nécessaire au fonctionnement de toute société civilisée bien
structurée.”
Ces lignes de Vaclav Havel nous invitent à penser qu’au-delà du besoin d’un tissu associatif, de
sa création, il faut que cette association fonctionne. Et par « fonctionner » nous entendons
bien « ça marche, c’est utile et tout le monde y trouve son compte ».
Facile à dire, moins facile à réaliser de manière continue. Il faut donc gérer un ensemble de
facteurs déstabilisants : les fiabiliser, les structurer, en assurer l’évolution et la pérennité.
Les difficultés liées à l’accès aux ressources figurent en bonne place dans les problèmes
relevés, mais ce sont les difficultés :
➢ De renouvellement des structures dirigeantes
➢ De renouvellement des volontaires, bénévoles ou salariés
➢ De trésorerie
➢ D’organisation et de gestion interne
➢ De motivation
… qui figurent au premier rang des sujets générateurs de nuits blanches.
La baisse des subventions publiques, les difficultés liées au contexte institutionnel (poids des
contrôles, modifications institutionnelles et législatives) ne se situent pas en haut des
classements, mais font partie des difficultés dont les associations ont estimé qu’elles s’étaient
considérablement aggravées dans la période récente.
Divergences au sein du bureau, difficultés de cohésion entre les différentes composantes de
l’association, projet associatif devant être réécrit, difficultés de relations entre salariés et
bénévoles… sont des sujets qui méritent notre attention.
Jetons un œil attentif sur ces points !
I) « Les gens ne s’engagent plus comme avant, nous avons du mal à trouver des
dirigeants et des cadres bénévoles !»
Les difficultés liées à la vie démocratique demeurent une préoccupation importante pour les
associations. Elles sont nombreuses à exprimer des difficultés pour renouveler les instances
dirigeantes. Pourtant le bénévolat n'est pas en crise ; néanmoins les fonctions de dirigeants
peinent à mobiliser et ce notamment dans les associations sportives, socio-culturelles et de
défense des droits.

Si les associations traversent une période trouble financièrement, la soif d'agir des citoyens
semble, elle, intacte. Ce sont les modes d'engagement qui se transforment. En effet, si on peut
se réjouir de l'augmentation constante du nombre d'associations et des participations
bénévoles, le temps moyen consacré à chaque association, lui, diminue. Si les petites et
moyennes associations expriment en premier chef ces difficultés, c'est que le travail bénévole
y est très chronophage.
II) « On ne s’en sort plus des contraintes administratives, on passe plus de temps à
faire de la gestion financière qu'à s'occuper du projet initial de l'association »
Les complexités administratives et le poids de la gestion constituent une des causes principales
de disparition des associations de taille intermédiaire... et le probable coup de rabot lié à la
dette abyssale du pays ne va pas arranger les choses.
III) « La fonction employeur est une problématique, qu’il s’agisse de salariés ou de
collaborateurs bénévoles »
La fonction employeur demeure une problématique récurrente des petites et moyennes
associations. 29 % des associations employeuses rencontrent des difficultés pour trouver ou
conserver des salariés ayant les qualifications qui leur sont nécessaires ; pour 22 % d'entre
elles, ces difficultés tiennent à l'impossibilité pour les associations d'assurer un niveau de
rémunération correct.
Les bénévoles assurent leur rôle :
➢ Jusqu’à ce que la charge excède le temps qu’ils souhaitent y consacrer
➢ Jusqu’à ce que leur motivation cède, faute de retours et mises en avant de leur travail
Il y a donc la création d’un phénomène récurrent de « turn-over » qui rend difficile la
continuité des opérations, et induit une demande de gestion forte.

IV) Diversifier les ressources financières : pas si simple
Après le bénévolat, première richesse du monde associatif, les associations vivent
principalement des produits de leur activité, qui représentent en moyenne 60 % de leur
budget. Le poids des dons, du mécénat et du financement en provenance des fondations reste
limité : les ressources tirées de la générosité des particuliers et des entreprises ne représentent
que 4 % du budget du secteur associatif et sont difficiles à obtenir.
Les associations ont donc pris conscience depuis plusieurs années de la nécessité de trouver
des sources de financement hybrides. Si les financements publics ne sont plus majoritaires, ils
restent souvent décisifs. C'est parce qu'elles participent à la mise en place de politiques
d'intérêt général que les associations peuvent être soutenues financièrement par les pouvoirs
publics.
Résumons :
- Les ressources humaines, le financement, la communication et le management sont
des points cruciaux pour créer et développer une association. Sans un travail
permanent sur ces points, la viabilité sera rapidement remise en cause.
- Le modèle économique est à penser avant le lancement !
- La quantité de travail à fournir doit être prise en compte dès le départ.
Si vous vous en sentez capables… foncez ou fuyez 😉